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La théorie polyvagale et l’hypnose
Le travail de Porges est qualifié par le chercheur Paul Ekman de «perspective véritablement révolutionnaire de la nature humaine». La théorie polyvagale élargit considérablement notre compréhension des systèmes sympathique et parasympathique et explique comment notre corps et notre cerveau interagissent pour réguler nos états physiologiques.
Dans le champs de l’hypnose et de l’accompagnement en général, cette théorie propose une grille de lecture nécessaire afin de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent certaines de nos difficultés, blocages ou autre incapacité à entrer dans l’action.
Traditionnellement, on reconnaît au système nerveux autonome la régulation de certains processus corporels tels que la pression artérielle et le rythme respiratoire. Ce système fonctionne automatiquement (de manière autonome), sans effort conscient de la personne. Le système nerveux autonome est la partie du système nerveux qui alimente les organes internes, y compris les vaisseaux sanguins, l’estomac, l’intestin, le foie, les reins, la vessie, les organes génitaux, les poumons, les pupilles, le cœur et les glandes sudoripares, salivaires et digestives. Avant la théorie polyvagale, la croyance communément admise était que le système nerveux autonome fonctionnait dans deux états : le stress et la détente.
Comme décrit par Bessel van der Kolk , professeur de psychiatrie à la Boston University School of Medicine :
“La théorie polyvagale nous a fourni une compréhension plus sophistiquée de la biologie de la sécurité et du danger, basée sur l’interaction subtile entre les expériences viscérales de notre propre corps et les voix, les visages des personnes qui nous entourent. Cela explique pourquoi un visage gentil ou un ton de voix apaisant peut changer radicalement la façon dont nous nous sentons. Cela clarifie pourquoi le fait de savoir que nous sommes vus et entendus par les personnes importantes dans notre vie peut nous calmer et nous faire sentir en sécurité, et pourquoi être ignoré ou rejeté peut précipiter des réactions de rage ou un effondrement mental. Cela nous a aidés à comprendre pourquoi s’harmoniser avec une autre personne peut nous sortir d’états désorganisés et effrayants. En bref, la théorie de Porges nous fait regarder au-delà des effets du combat ou de la fuite et placer les relations sociales au centre de notre compréhension du traumatisme.”
Dans le champs de l’accompagnement et plus particulièrement en hypnose, comprendre ces mécanismes est tout à fait essentiel, il permettent d’éviter les risques de re-traumatisation. Etre informé, mieux, formé à des pratiques comme l’EMDR, les approches sensorimotrices sont des atouts essentiels dans le cadre des accompagnements complexes de parcours de vie parfois très cabossés.
Le système nerveux autonome avant la théorie polyvagale
C’est le médecin grecque Claude Galien (129-216) qui, pour la première fois, fait mention du nerf vague. Sur la base de ses travaux, la médecine occidentale a établi ses fondements depuis près de 2000 ans. Depuis les premières explorations de Galien, tous les manuels de médecine ainsi que de nombreux ouvrages de psychologie décrivent le système nerveux autonome avec deux branches : le système sympathique et le système parasympathique (ou nerf vague).
Stress – Le système sympathique
La réaction de stress est un mécanisme de survie activé en présence d’une menace. Elle mobilise le corps via le système nerveux sympathique pour le préparer à la lutte ou à la fuite. Dans un état de stress, la moelle épinière va envoyer une commande via des neurones aux différents organes. Observations : des muscles tendus, une dilatation des pupilles, une inhibition de la salivation, un relâchement des bronches, une accélération du rythme cardiaque, une stimulation de la production de glucose, une sécrétion d’adrénaline, une inhibition de la contraction de la vessie, une inhibition de la digestion.
Cet ensemble de modifications nous permet de bouger plus vite, d’exercer plus de force. Les viscères soutiennent l’effort du système musculaire, nous permettant de fuir ou de combattre.
Détente – Le système parasympathique
Une fois la lutte gagnée, la menace neutralisée ou le danger éloigné, la réaction de détente s’installe, mobilisant le système parasympathique dont la fonction est de ralentir les fonctions de notre corps pour économiser l’énergie. C’est un système antagoniste au système nerveux sympathique. Observations : un ralentissement du rythme cardiaque, une constriction des pupilles, une stimulation de la salive, une constriction des bronches, une constriction péristaltique, la sécrétion de diverses hormones au niveau digestif, une stimulation de la bile, une constriction de la vessie, etc … Cet état perdure jusqu’à la prochaine menace.
Dans cette conception, la détente est caractérisée par un état de repos / digestion / nourriture / reproduction, attribué à l’activité du nerf vague (aussi appelé le dixième nerf crânien) : le système parasympathique.
L’idée était donc universellement acceptée que le sympathique et le parasympathique s’équilibraient et s’ajustaient en va et vient de l’individu, entre stress et détente.
Quand on évoque la survie
En cas d’agression, la survie devient l’élément le plus important. L’amygdale s’active en mode urgence en se connectant directement à l’hippocampe, en sous activant, voire en désactivant les fonctions corticales dans une logique de survie pure.
A ce moment, le nerf vagal dorsal freine au point que, parfois, le corps tombe dans un état de syncope, réduisant l’activité des fonctions vitales au strict minimum, libérant une dose massive d’endorphine (un équivalent de la morphine) afin que le corps ne souffre plus. En fonction de l’intensité de l’évènement vécu, cet état de sidération peut créer des mémoires spécifiques de nature traumatique (neuroscience), une part dissociative (psychologie du trauma), une capsule (EMDR), un état du moi (thérapie des états du moi), un membre exilé (internal familly system). etc …
Le plus souvent ce type d’expériences amène les victimes à ressentir des phases de colère (de rage), de dépression (d’effondrement) puis de honte et de culpabilité.
Théorie polyvagale
En 1994, Stephen Porges introduit la théorie polyvagale lors d’une conférence de “The society for psychological research” dont il est alors président. Cette théorie est centrée autour d’une nouvelle compréhension de la fonction du nerf vague (ou système parasynpathique). Un an plus tard, il publie dans le journal Psychophysiology la théorie polyvagale.
La théorie polyvagale décrit le nerf vague (ou système parasynpathique) en deux branches séparées : le nerf vagal dorsal (ou nerf vague ancien – branche dorsale du nerf vague) et le nerf vagal ventral (ou nerf vague nouveau – branche ventrale du nerf vague). Les branches ventrales et dorsales du nerf vague (NC X) émergent à différents endroits du cerveau et du tronc cérébral, et présentent des voies et des fonctions indépendantes. Il n’y a pas de lien anatomique ou fonctionnel entre elles : ce sont des entités distinctes.
Dans ce nouveau modèle, la conception du stress reste similaire à celle de l’ancien modèle.
Stephen Porges, avec la théorie polyvagale, met donc en avant trois branches du système nerveux autonome et non plus deux.
Selon la théorie polyvagale les trois branches différentes du système nerveux autonome ont évolué, des vertébrés très primitifs aux mammifères. Premièrement, un système ancien, engagé dans la simulation de mort ou l’immobilisation. Ensuite un système de combat ou de fuite, un système de mobilisation. Enfin, chez les mammifères, un système d’engagement social, qui peut détecter les caractéristiques de sécurité et les communiquer aux autres.
Avec l’augmentation de la complexité neurale résultant du développement phylogénétique (issu de l’évolution), le répertoire comportemental et affectif de l’organisme s’est enrichi. Les trois circuits peuvent être conceptualisés comme dynamiques, fournissant des réponses adaptatives à des événements et contextes sûrs, dangereux et potentiellement mortels.
Il est alors plus évident de se représenter le fonctionnement du système nerveux autonome si l’on considère qu’il est formé de trois circuits nerveux. Ces trois circuits sont organisés et répondent aux défis dans une hiérarchie phylogénétiquement (du point de vue de l’évolution) déterminée. Les circuits neuronaux supérieurs (phylogénétiquement plus récents) inhibent les circuits neuronaux inférieurs. Les réponses comportementales adaptatives s’expriment alors elles aussi dans une hiérarchie :
- La communication sociale (détente et interactions sociales, expression faciale, vocalisation, écoute) en engageant la branche ventrale du nerf vague
- La mobilisation (comportements de combat ou fuite…) en engageant la chaîne spinale sympathique
- L’immobilisation (ralentissement, repli, comportements dépressifs, feindre la mort, syncope vaso-vagale…) en engageant la branche dorsale du nerf vague
Ces trois circuits régulent les fonctions physiologiques afin de maintenir l’homéostasie (un équilibre interne viscéral et psychique).
Nous glissons entre ces états dans un ordre spécifié. Dès lors, si nous sommes figés dans un état vagal dorsal, pour sortir de l’immobilisation nous devons engager le sympathique, avant de pouvoir ré-engager le vagal ventral et l’engagement social.
La théorie polyvagale offre donc une dimension supplémentaire au système nerveux autonome, qui régule à la fois les organes internes et les états émotionnels à l’origine de nos comportements.
Branche ventrale du nerf vague – L’engagement social
L’homme, dans le règne animal, n’est pas pourvu de caractéristiques physiques très importantes : il n’a pas de défenses, ne court pas vite, n’est pas très fort, ne saute pas très haut, etc … C’est dans sa capacité à se socialiser, à coopérer, à vivre en groupe, dans un état d’interaction sociale encourageant le soutien, le partage, la coopération avec autrui qu’il a amélioré ses chances de survie.
D’un point de vue physiologique, le nerf vague ventral assure le contrôle des organes viscéraux supra-diaphragmatiques, tels que l’œsophage, les bronches, le pharynx et le larynx. Il exerce également une influence importante sur le cœur. L’augmentation de l’influence des voies motrices vagales myélinisées des mammifères ralentit le cœur, inhibe les mécanismes de combat-fuite du système nerveux sympathique, amortit le système de réponse au stress de l’axe HPA (par exemple, cortisol) et réduit l’inflammation en modulant les réactions immunitaires (par exemple, les cyto kinés). La branche ventrale prend naissance dans le noyau ambigu, possède des récepteurs nicotiniques pré-ganglionnaires et des récepteurs muscariniques post-ganglionnaires. Elle est myélinisée pour offrir plus de rapidité aux réponses environnementales. Elle est engagée dans le système de communication sociale et d’engagement social.
Au cours du processus d’évolution, les noyaux du tronc cérébral qui régulent le vague myélinisé se sont intégrés aux noyaux qui régulent les muscles du visage et de la tête. Ce lien se traduit par un couplage bidirectionnel des comportements d’engagement social spontané et des états corporels.
Le nerf vague ventral est lié aux émotions plutôt positives ou agréables : la joie, la satisfaction, l’amour, la béatitude, la confiance, etc … En matière de comportement, il s’exprime dans les activités sociales positives avec des amis, des proches lorsque l’environnement est perçu comme sûr : parler, chanter, danser, partager un repas, réaliser des projets, enseigner, élever ses enfants, avoir une activité sexuelle, etc …
La théorie polyvagale propose l’appellation de «vague intelligent». En effet, associé à la régulation des comportements sympathiques de «combat ou fuite» par le biais de comportements sociaux (discuter, débattre, négocier, convaincre, amadouer, calmer), la branche ventrale du vague inhibe ou désinhibe les circuits limbiques défensifs, selon la situation.
Sur le plan fonctionnel, lorsque l’environnement est perçu comme sûr, l’état corporel est régulé de manière efficace pour favoriser la croissance et la restauration (par exemple, l’homéostasie viscérale).
En revanche, lorsque nous percevons une difficulté, un danger nécessitant une réponse physique à un contexte, nous allons solliciter le système nerveux sympathique.
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Le système sympathique – La mobilisation de l’énergie
Lorsque nous percevons que nous ne sommes pas en sécurité, notre niveau de stress augmente.
La réponse au stress va donc engager notre corps et notre esprit dans une mobilisation des ressources afin de faire face aux événements que notre environnement nous propose et auxquels nous devons réagir. Le système sympathique est associé à la tension, à la préparation à l’activité, aux mouvements d’autoprotection… Allant de la posture, de l’intimidation, de la poussée, du coup de poing, du coup de pied, du déplacement ou de la fuite, notre réponse «combat ou fuite» est notre stratégie de survie, une réponse du système nerveux sympathique.
Si vous êtes face à un prédateur par exemple, fuir sera peut-être la meilleure réponse. De la même manière si un de vos proche devait être attaqué, il est possible que vous essayez de le défendre en engageant un mouvement de lutte. Il est important que la réponse fournie soit adaptative et vous sauve la vie ou celle de vos proches.
Bien que toute activation du système nerveux sympathique soit une excitation, toute excitation n’est pas une activation de survie. En effet, le système nerveux sympathique est également mobilisé dans des activités plus agréables, lorsque l’environnement est perçu comme sûr, comme le jeu, le sexe, l’exploration, faire une promenade ou du jogging, faire de l’exercice, anticiper la visite d’un être cher, etc… Le système nerveux sympathique est également impliqué dans l’activité physique courante, comme se lever du lit, faire des tâches ménagères, préparer le dîner, etc…
Lorsque nous avons une réaction de fuite, nous pouvons ressentir de l’inquiétude, de l’anxiété, de la peur voire de la panique, alors que dans une réponse de combat, nous pouvons être agacé, frustré, irrité, avoir de la colère voire de la rage.
Physiologiquement, notre tension artérielle, notre fréquence cardiaque et notre adrénaline, notre oxygénation, la tailles des pupilles augmentent alors que dans le même temps, l’activité insulinaire, la digestion, la salivation, nos capacités relationnelles, les réponses immunitaires diminuent.
Si nous percevons que dans un contexte de combat ou fuite nos chances de survie sont minces, voire inexistantes, c’est alors le nerf vague dorsal qui sera sollicité de façon massive.
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Branche dorsale du nerf vague – Le frein, la mise au repos
La branche dorsale du vague prend naissance dans le noyau moteur dorsal avec des récepteurs muscariniques pré- et post-ganglionnaires. Il est considéré comme la branche phylogénétiquement la plus ancienne. Cette branche est non myélinisée. La théorie polyvagale le nomme le «vague végétatif», le considérant comme étant associé aux stratégies de survie primitives des vertébrés, des reptiles et des amphibiens.
Soumis à un grand stress, ces animaux se figent lorsqu’ils sont menacés, afin de conserver leurs ressources métaboliques et de sembler moins vivants, voire mort pour leur prédateurs. L’immobilisation est le point critique de l’expérience des événements traumatisants mettant la vie en danger. Selon Porges, “Les thérapeutes en traumatologie supposaient autrefois que le stress était une réaction de combat-fuite. Mais ce n’est pas ce que les survivants de traumatismes ont décrit. Ils décrivaient cette incapacité à bouger, l’engourdissement du corps et la disparition fonctionnelle. Les survivants sont le plus souvent honteux et blâmés parce qu’ils ne se sont pas mobilisés, ne se sont pas battus et n’ont pas fait d’efforts.” Souvent les victimes d’agression sont mal informées et ne comprennent pas que le corps entre dans cet état dans lequel ils ne peuvent plus bouger.
C’est d’ailleurs la racine de la théorie polyvagale. Elle reconnait qu’en l’absence de capacité à se battre ou à fuir, la seule défense efficace du corps est de s’immobiliser et de s’arrêter. Des évanouissements ou des nausées sont deux caractéristiques du nerf vague dorsal ancien que les reptiles utilisent pour se défendre. Cependant, ces voies vagales ne sont pas myélinisées et ne sont pas aussi efficaces que les systèmes de défense en lien avec les circuits les plus récents, y compris le système nerveux sympathique, qui ne sont alors plus disponibles pour l’interaction et la défense.
Bien que l’immobilisation puisse être efficace pour les reptiles, elle peut mettre la vie des mammifères en danger, et pour les humains, cela peut conduire à des états de dissociation. La théorie polyvagale fournit un moyen de voir comment l’organisation de notre système nerveux peut façonner notre compréhension des troubles et des problèmes lors des accompagnements, nous permettant de voir des difficultés comme la dissociation non pas comme comportements inadaptés ou mauvais , mais comme des réactions adaptatives aux signaux de l’environnement qui mobilisent notre physiologie, en réponse aux dangers perçus (ou supposés perçus).
Physiologiquement, le nerf vague dorsal assure le contrôle primaire des organes viscéraux sous-diaphragmatiques, tels que le tube digestif. Sa mobilisation va augmenter l’activité de l’insuline, améliorer le stockage de l’énergie, des endorphines qui nous engourdissent et diminue le seuil de la douleur et dans le même temps diminuer les battements du cœur, la pression sanguine, la température corporelle, le tonus musculaire, les expressions faciales, le contact oculaire, les intonations de voix, les comportements sociaux, les comportements sexuels, la réponse immunitaire…
Cependant, lors d’une mobilisation sans danger, le nerf vagal dorsal va être également impliqué dans la relaxation ou la stabilisation, la méditation, le sommeil, des soins…
3 branches 5 états
La mobilisation des différentes branches du système nerveux autonome va pouvoir s’effectuer par ensemble.
Comme évoqué précédemment, la mobilisation du système nerveux sympathique s’effectue dans des contextes de danger plus ou moins important, mais aussi dans toutes les tâches qui nécessitent une mobilisation de nos ressources physiques. Lorsque l’on évoque le bon stress, c’est de la mobilisation possible du nerf vagal ventral et du système nerveux sympathique. Motivés, nous pouvons relever les chalenges, les défis, dans ses différents milieux (professionnel, familial, etc …).
Afin de retrouver le calme, la mobilisation du parasympathique dans la branche dorsale va permettre un état de détente, de repos, de retour au calme après un effort. En dehors de tout danger, la mobilisation du nerf vague dorsal et du nerf vague ventral va offrir des espaces de paix, de sérénité, de détente et d’immobilité sans peur.
Le schéma suivant propose une rapide vue d’ensemble des 5 états de bases : engagement social, fuite/combat, figement / menace de mort, mobilisation, tranquillité.
Variabilité de la fréquence cardiaque
La régulation du système nerveux central des organes viscéraux est au centre de plusieurs publications historiques qui ont façonné la façon d’appréhender la physiologie. En 1872, Darwin a reconnu la relation neuronale dynamique entre le cœur et le cerveau :
“… lorsque le cœur est affecté, il réagit sur le cerveau; et l’état du cerveau réagit à nouveau à travers le nerf pneumo-gastrique [vague] sur le cœur; de sorte que sous toute excitation, il y aura beaucoup d’action et de réaction mutuelles entre ces deux organes les plus importants du corps.”
Bien que non exhaustives, plusieurs études historiques mettent en évidence l’émergence de la variabilité de la fréquence cardiaque en tant que mesure physiologiquement significative. Les références à l’arythmie sinusale respiratoire ont été faites au début des années 1900. Dès 1902 Wundt explique que “… les mouvements respiratoires sont donc régulièrement accompagnés de fluctuations du pouls, dont la rapidité augmente en inspiration et diminue en expiration”. La relation fonctionnelle entre l’amplitude de l’arythmie sinusale respiratoire et le concept de tonus vagal a été clairement énoncée par HE Hering en 1910.
Afin de maintenir l’homéostasie, le système nerveux central répond constamment, via une rétroaction neuronale, aux signaux environnementaux. Les événements stressants perturbent la structure rythmique des états autonomes et, par la suite, les comportements. Étant donné que le nerf vague joue un rôle très important dans le système nerveux périphérique via la régulation de la fréquence cardiaque, Porges suggère que l’amplitude de l’arythmie sinusale respiratoire est un bon indice de l’activité du système nerveux parasympathique via le nerf vague cardiaque. Puisque les effets inhibiteurs de la branche ventrale du nerf vague permettent un large éventail de comportements prosociaux adaptatifs, il a été théorisé que les individus avec un plus grand tonus vagal sont capables de présenter une plus grande gamme de ce type de comportements. D’autre part, une diminution du tonus vagal est associée à des maladies et des complications médicales qui compromettent le système nerveux central. Ces complications peuvent réduire la capacité d’une personne à réagir au stress de manière appropriée.
Autrement dit, les variabilités de fréquence cardiaque sont proposées comme un moyen mesurable et non invasif de voir comment l’activité de la fréquence cardiaque en réponse au stress, est modulée.
En quoi la théorie polyvagale propose des avancées dans le champs de la psychologie ?
Effet du traumatisme sur la réponse du système nerveux
Si nous avons un traumatisme non résolu dans notre passé, nous pouvons vivre dans un état plus ou moins permanent de combat, de fuite ou de figement. Nous pourrons peut-être canaliser ces difficultés mais les sensations seront différentes que si celle si avaient été engagées avec une pleine capacité à mobiliser la biologie de l’engagement social.
Pour certaines personnes ayant vécu des difficultés majeures, des survivants de traumatismes, aucune activité ne parvient plus à canaliser leurs sensations de combat ou de fuite. Leurs systèmes de mémoires fonctionnent comme si elles étaient encore piégées et vivent dans une version d’apathie perpétuel.
Peter Levine, un ami et collègue de longue date de Stephen Porges, a étudié la réponse au figement ou à la sidération par l’observation des animaux dans leur milieu naturel et le travail corporel avec ses clients. Dans son livre “Réveiller le tigre”, il explique que la sortie d’une telle situation nécessite un frisson ou une secousse pour décharger l’énergie du combat ou de la fuite. Dans une situation mettant la vie en danger, dans un état de sidération, de figement, si une opportunité de survie active se présente, comme pouvoir fuir ou nous battre nous pouvons nous “réveiller”.
Les techniques de conscience corporelle qui font partie de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), l’EMDR, l’hypnose, la méditation, les techniques sensori-motrices peuvent aider les personnes à sortir des réponses dissociatives et d’apathie en les encourageant à redevenir plus incarnés.
La relation corps esprit
Les neurosciences cognitives ont réalisé beaucoup d’études sur les émotions, sur les sentiments, plus récemment sur les perceptions conscientes en observant la façon dont tous les systèmes neuronaux sont interdépendants. La conscience en effet repose sur des processus traités dans différents centres d’intégrations dans notre cerveaux et parviennent ou pas jusqu’au seuil de la conscience.
Il ne fait plus de doute aujourd’hui que notre façon de penser a un impact direct sur notre façon d’apprendre, sur notre façon de nous comporter, sur notre façon d’agir et de réagir face aux événements de la vie. De même, certaines de nos actions envers nous-même ou envers les autres peuvent renforcer ou, au contraire, détériorer notre équilibre physiologique. Par exemple, lorsque l’on fait quelque chose qui provoque la douleur d’autrui ou sa mort, on modifie de façon parfois radicale notre propre bien-être physiologique. Plus intéressant encore : cette modification aura des conséquences physiologiques.
Il est devenu de plus en plus évident que les interactions bidirectionnelles («de haut en bas et de bas en haut») entre le cerveau et les tissus périphériques, y compris les systèmes cardiovasculaire et immunitaire, contribuent à la fois à la santé mentale et physique. Les thérapies visant à traiter les liens fonctionnels entre l’esprit / cerveau et le corps peuvent être particulièrement efficaces pour traiter la gamme de symptômes associés à de nombreuses maladies chroniques.
Lorsque vous éprouvez une profonde douleur ou une grande tristesse et que cet état se prolonge, les implications vont au-delà de l’esprit pour affecter ce que nous appelons le corps. Ces états émotionnels peuvent avoir des conséquences sur le système immunitaire et générer des infections ou contribuer au développement de maladie. Dans une interview donnée à David Servan Schreiber, Antonio Damasio expliquait que “bien qu’aujourd’hui, ces phénomènes soient quelque chose d’assez bien connu, cela n’a pourtant eu presque aucun impact en médecine qui continue de traiter les infections et les maladies cardiaques comme si ces affections étaient exclusivement physiques, sans évaluer, premièrement, l’impact de la maladie sur l’esprit et, deuxièmement, ce que l’esprit a fait pour créer cette maladie, et continuera de faire. Aussi, je pense que le système médical doit connaître un profond bouleversement. Que ce soit en pneumologie, en infectiologie, en cardiologie, en rhumatologie ou en dermatologie, aucun de ces domaines ne peut être appréhendé et compris complètement sans tenir compte de l’élément mental du patient, de la composante régulatoire de son cerveau et de son système nerveux autonome. Tout est sous l’influence de ces systèmes.”
Je suis donc je pense. La conscience de soi n’est pas dissociable du corps, en perpétuel mouvement. Les ruptures d’homéostasies (d’un équilibre) provoquent un déséquilibre corporel, viscéral, hormonal… Ces déséquilibres vont nous porter vers une recherche d’équilibre, répondre à un besoin, provoquer une émotion, un sentiment au moment où nous percevons ces dérégulations et alors y apporter une réponse à travers une action. Notre cerveau scanne de façon permanente l’état du corps et y répond en permanence.
Les émotions guident nos choix, nos choix guident nos émotions dans une boucle de rétroacation permanente. Il devient difficile de vouloir séparer le corps de l’esprit, l’un ne pouvant s’affranchir de l’autre.
En modifiant l’état de notre corps, nous modifions notre façon de percevoir tout ce qui nous arrive, notre perception du monde.
De l’importance des relations sociales
En tant qu’êtres humains, nous rêvons, apprenons, grandissons et travaillons au sein de la société. La société dans laquelle nous sommes nés et les sociétés dans lesquelles nous évoluons tout au long de notre vie façonnent notre identité personnelle.
Chez la plupart des individus (c-à-d ceux qui n’ont pas de trouble psychiatrique ou de neuropathologie), le système nerveux évalue le risque et fait correspondre l’état neurophysiologique avec le risque réel de l’environnement. Lorsque l’environnement est évalué comme sûr, les structures limbiques défensives sont inhibées, permettant l’engagement social et à des états viscéraux calmes d’émerger. En revanche, certaines personnes éprouvent une inadéquation et le système nerveux évalue l’environnement comme étant dangereux même lorsqu’il est sûr. Cette inadéquation entraîne des états physiologiques qui favorisent les comportements de combat, de fuite ou de gel, mais pas les comportements d’engagement social. Selon la théorie, la communication sociale ne peut être exprimée efficacement à travers le système d’engagement social que lorsque ces circuits défensifs sont inhibés.
La théorie polyvagale prédit que les états de mobilisation compromettraient notre capacité à détecter des signaux sociaux positifs. Fonctionnellement, les états viscéraux colorent notre perception des objets et plus généralement de l’autre. Une personne dans un état de tranquillité sera en mesure d’engager un dialogue, des échanges et toutes les interactions sociales de façon générale. Cependant, si la personne est dans un état de mobilisation trop important, l’engagement pourrait être traité avec les caractéristiques asociales de retrait ou d’agression. Dans un tel état, il pourrait être très difficile de réguler le circuit de mobilisation et de permettre au système d’engagement social d’être mobilisé.
Or, de nombreuses études indiquent que le soutien social et la capacité de socialisation est essentiel au maintien de la santé physique et psychologique. Les conséquences néfastes d’un mauvais soutien social et les effets protecteurs d’un bon soutien social en cas de maladie mentale ont fait l’objet de nombreuses études. En modérant les vulnérabilités génétiques et environnementales la socialisation, l’empathie, la coopération, offrent une résilience au stress, éventuellement via ses effets sur le système hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien (HPA), le système noradrénergique et les voies centrales de l’ocytocine.
Le soutien social est donc extrêmement important pour maintenir une bonne santé physique et mentale. Plusieurs études tendent à démontrer que, dans l’ensemble, un soutien social positif de haute qualité peut améliorer la résilience au stress, aider à protéger contre le développement d’une psychopathologie liée aux traumatismes, réduire les conséquences fonctionnelles des troubles induits par les traumatismes tels que le trouble de stress post-traumatique (SSPT), et réduire la morbidité médicale et mortalité.
Le contact direct de personne à personne déclenche des parties de notre système nerveux qui libèrent un «cocktail» de neurotransmetteurs chargés de réguler notre réponse au stress et à l’ anxiété. En d’autres termes, lorsque nous communiquons avec des personnes en face à face, cela pourrait nous aider à devenir plus résilients aux facteurs de stress à long terme.
Stimuler le nerf vague ventral
Selon la théorie polyvagale, lorsque nous sommes en sécurité et que le corps fonctionne bien, on jouit d’un état physiologique qui favorise les comportements sociaux spontanés. La mobilisation du nerf vague central va permettre une meilleure capacité de socialisation. Les activités sociales en retour mobilisent le nerf vague ventral et créé ainsi une dynamique de croissance.
Les stimulations du nerf vague peuvent s’effectuer de façon plus ou moins directe, à travers certains massages pratiqués lors de thérapie manuelle, l’acupuncture, le rolfing, mais aussi à travers des exercices de base pratiqués dans le yoga. La cohérence cardiaque va remobiliser le nerf vague ventral, et restaurer les variabilité de fréquence cardiaque.
Enfin, si le nerf vague ventral permet d’engager le système d’engagement social, il est notable que les engagements sociaux vont en retour stimuler le nerf vague ventral.
Ainsi, plusieurs études montrent que les méditations de pleine conscience à travers notre capacité à créer un focus d’attention, notamment lorsqu’elles sont orientées vers la bienveillance, stimulent le nerf vague et les circuits sérotoninergiques.
En séance, je propose le plus souvent des exercices de remobilisation du nerf vagal ventral, comme un préalable acceptable, pour ne pas dire nécessaire. La récurrence et la répétition de ces exercices, offre les premières bases de sécurité pour certains, les premières bases d’une réponse à son propre besoin pour d’autres, une première réflexion sur sa propre hygiène de vie et la façon de porter le regard sur soi même.
Et l’hypnose dans tout ça ?
S’il ne fait plus de doute que le yoga, la méditation, permettent de rééquilibrer les rythmes cardiaques, s’il ne fait plus de doute qu’une alimentation saine et équilibrée module les réponses immunitaires et les réponses au stress, s’il ne fait plus de doute que l’activité physique stimulent le système immunitaire et favorisent l’équilibre du système nerveux périphérique contrôlant toutes les fonctions du corps, des approches plus récentes permettent de mobiliser le ressenti émotionnel par la stimulation du corps comme l’EMDR par exemple ou l’EFT.
Cependant, l’hypnose va pouvoir jouer un rôle majeur dans l’accompagnement en intégrant les notions relatives à l’approche polyvagale.
L’hypnose va permettre de réguler ses facteurs de stress en intervenant sur le jeu des représentations mentales, des associations d’idées, des liens qui ont pu être tissés entre différents contextes de vie et certaines émotions trop envahissantes, voire traumatisantes – offrant pour les personnes mobilisées dans des schémas de colère de pouvoir investir le champs de la socialisation.
Le regard de l’autre et le rapport aux autres en règle générale peuvent être difficiles, voire douloureux. Dans le cadre de nos apprentissages, certaines personnes ont pu apprendre que l’autre est dangereux, souvent à travers des cadres d’éducation trop rigides, trop laxistes, ou violents. Dans le cadre des séances c’est une thématique qui occupe une place importante, et sous hypnose, il devient, le plus souvent, possible de se départir de ces apprentissages ouvrant des perspectives concrètes d’engagements relationnels.
L’hypnose, pour des personnes très en retrait, va permettre de travailler sur la saine expression de la colère, offrant le plus souvent de remobiliser le système nerveux sympathique, avant de pouvoir investir le champs de la socialisation.
Dans un article précédent sur la neuroplasticité cérébrale et l’hypnose, nous observions que le cerveau ne fait pas de différence entre ce qu’il imagine et ce qu’il vit, plus particulièrement lors de transes hypnotiques.
Comme l’évoque Peter Levine, dans une situation mettant la vie en danger, dans un état de sidération, de figement, si une opportunité de survie active se présente (comme pouvoir fuir ou se battre) nous pouvons nous “réveiller”. Le cas échéant, les difficultés commencent, les ancrages émotionnels sont conservés, les reviviscences de ces moments prennent forme de colère, d’effondrement… L’hypnose va permettre de terminer ce qui aurait du être terminé dans ce moment, de permettre à travers des technique hypno-imaginatives, de fuir ou de combattre là où l’histoire de la personne ne lui à pas permis de le faire.
A travers le nouveau jeu de représentation, une meilleure capacité d’engagement dans l’action, l’hypnose permet de travailler sur sa propre capacité de socialisation, sur des valeurs de bienveillance, de tolérance, d’expansion, sur des peurs qui nous empêche simplement de nous mettre en mouvement. Le nourrissement des circuit sérotoninergique, des circuit dopaminergiques, des circuit ocytocinergique, vont remobiliser notre capacité de motivation, l’engagement social et le nourrissement, en somme du vagal ventral dans un contexte de sécurité, une fois le rapport de confiance, pierre angulaire de tout accompagnement, bien établi.
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Les approches sensorimotrice libèrent des blessures des traumatismes affectifs et du développement précoce de l’attachement, ou résultantes d’un événement de vie brutal.
Etudes scientifiques sur la théorie polyvagale
La théorie polyvagale: nouvelles perspectives sur les réactions adaptatives du système nerveux autonome
La théorie polyvagale décrit un système nerveux autonome qui est influencé par le système nerveux central, sensible aux influences afférentes, caractérisé par une réactivité adaptative dépendante de la phylogénie des circuits neuronaux, et interactif avec les noyaux sources du tronc cérébral régulant les muscles striés du visage et tête. La théorie dépend des connaissances accumulées décrivant les transitions phylogénétiques dans le système nerveux autonome des vertébrés. Il se concentre spécifiquement sur le changement phylogénétique entre les reptiles et les mammifères qui a entraîné des changements spécifiques des voies vagales régulant le cœur. Comme les noyaux sources des voies efférentes vagales primaires régulant le cœur se sont déplacés du noyau moteur dorsal du vague chez les reptiles au noyau ambigu chez les mammifères (voir l’étude).
La perspective polyvagale
La théorie polyvagale a introduit une nouvelle perspective reliant la fonction autonome au comportement qui comprenait une appréciation du système nerveux autonome en tant que «système», l’identification des circuits neuronaux impliqués dans la régulation de l’état autonome et une interprétation de la réactivité autonome comme adaptative dans le contexte de la phylogénie du système nerveux autonome des vertébrés. Le document a deux objectifs: premièrement, fournir un énoncé explicite de la théorie; et deuxièmement, pour présenter les caractéristiques d’une perspective polyvagale. La perspective polyvagale met l’accent sur la manière dont une compréhension des mécanismes neurophysiologiques et des changements phylogénétiques dans la régulation neurale conduit à des questions, des paradigmes, des explications et des conclusions différents concernant la fonction autonome dans les processus bio-comportementaux que les modèles périphériques.(voir l’étude)
Stress traumatique et connexion autonome cerveau-intestin en cours de développement: la théorie polyvagale comme cadre d’intégration pour la pathologie psychosociale et gastro-intestinale
La théorie polyvagale fournit des principes d’organisation pour comprendre le développement de la diversité adaptative dans les fonctions homéostatiques, de réponse aux menaces et psychosociales qui contribuent à la pathologie. En utilisant ces principes, nous décrivons les mécanismes possibles qui favorisent et maintiennent le dysfonctionnement socio-émotionnel et gastro-intestinal et examinons leurs implications pour les cibles thérapeutiques.(voir l’étude)
Mouvement basé sur la pleine conscience: une perspective polyvagale
Dans cet article, nous nous concentrons sur le cancer, en introduisant le concept de Mindfulness-Based Movement (MBM), une nouvelle intervention qui traverse le continuum de l’activité physique. (…) Il y a 3 principes fondamentaux qui servent d’échafaudage pour cette intervention. Premièrement, MBM est conceptuellement enraciné dans la théorie polyvagale. (…) Du point de vue de la théorie polyvagale, la MBM fonctionne comme un exercice neuronal dans lequel l’état physiologique est manipulé par l’exercice, l’engagement social et
l’attention focalisée.
La pertinence de la théorie polyvagale dans la prise en charge du cancer est que, comme mentionné précédemment, la maladie et son traitement constituent une expérience traumatisante – qu’elle soit réelle ou imaginaire, le cancer met souvent la vie en danger. (…) La théorie polyvagale offre une perspective conceptuelle solide pour fournir MBM. La théorie postule que pour que les gens adoptent des comportements d’approche qui contribuent à favoriser l’engagement social et le développement humain, ils doivent d’abord se sentir en sécurité. La théorie postule également que lorsque le système d’engagement social avec le complexe vagal ventral fonctionne de manière optimale, les composants plus anciens du système nerveux autonome (c’est-à-dire le système nerveux sympathique, le complexe vagal dorsal) soutiennent la santé, la croissance et la restauration. En revanche, lorsque le système d’engagement social ne fonctionne pas de manière optimale, les composants les plus anciens en prennent le contrôle, l’objectif principal étant d’activer des stratégies défensives cognitives et comportementales. Conformément à ce modèle, des recherches récentes montrent que les composants plus anciens du système nerveux autonome sont impliqués dans l’initiation et la prolifération du cancer de la prostate, lorsque le système d’engagement social ne fonctionne pas de manière optimale, les composants les plus anciens prennent le contrôle, l’objectif principal étant d’activer des stratégies défensives cognitives et comportementales.(voir l’étude)
Variabilité de la fréquence cardiaque chez les patients souffrant de lombalgie chronique randomisés pour le yoga ou les soins standard
La douleur chronique peut altérer l’équilibre autonome avec une activité sympathique accrue reflétée par une modification de la variabilité de la fréquence cardiaque (VRC). Il a été proposé que le yoga puisse être utile pour corriger le déséquilibre autonome chez les patients souffrant de douleur chronique qui ont réduit la VRC.(voir l’étude)
Yoga-thérapie et théorie polyvagale: la convergence de la sagesse traditionnelle et des neurosciences contemporaines pour l’autorégulation et la résilience
Dans cet article, nous nous appuyons sur ces cadres et proposons un modèle de thérapie par le yoga qui converge avec la théorie polyvagale (PVT). PVT relie l’évolution du système nerveux autonome à l’émergence de comportements prosociaux et postule que les plates-formes neuronales soutenant le comportement social sont impliquées dans le maintien de la santé, la croissance et la restauration. Ce modèle explicatif qui relie les modèles neurophysiologiques de régulation autonome et l’expression du comportement émotionnel et social, est de plus en plus utilisé comme cadre pour comprendre le comportement humain, le stress et la maladie.(voir l’étude)
Spirales ascendantes du cœur: la flexibilité autonome, comme indexée par le tonus vagal, prédit réciproquement et prospectivement les émotions positives et la connectivité sociale
La recherche a établi un lien entre le tonus vagal et de nombreux indices de bien-être psychologique, y compris l’émotivité positive du trait ( Oveis et al., 2009 ), le comportement prosocial ( Eisenberg et al., 1995 ), la sympathie ( Fabes et al., 1993 ) et une diminution de l’adaptation inadaptée ( El-Sheikh et al., 2001 ). Les individus plus élevés en tonus vagal semblent être gais et gentils et bien gérer le stress, et ces tendances se manifestent dès l’enfance 1 ( Porges et al., 1994 ). Qu’est-ce qui rend les individus élevés en tonus vagal mieux lotis que leurs homologues à faible tonus vagal ?
Inspiré par la théorie d’élargissement et de construction de Fredrickson (1998 , 2001 ) des émotions positives, nous postulons que l’association entre la tonus vagal et le bien-être reflète une causalité réciproque, une «spirale ascendante» dans laquelle la VT facilite la capitalisation des opportunités sociales et émotionnelles et les gains opportunistes qui en résultent conduisent à leur tour à une VT plus élevée (voir l’étude)
Voies vagales pour la communication de l’axe microbiome-cerveau-intestin
Il existe maintenant des preuves solides d’études animales que les microorganismes intestinaux peuvent activer le nerf vague et qu’une telle activation joue un rôle essentiel dans la médiation des effets sur le cerveau et le comportement. Le vague semble faire la différence entre les bactéries non pathogènes et potentiellement pathogènes, même en l’absence d’inflammation manifeste et les voies vagales médient des signaux qui peuvent induire à la fois des effets anxiogènes et anxiolytiques, selon la nature du stimulus. Certains signaux vagaux de l’intestin peuvent déclencher un réflexe anti-inflammatoire avec des signaux afférents au cerveau activant une réponse efférente, libérant des médiateurs dont l’acétylcholine qui, par une interaction avec les cellules immunitaires, atténue l’inflammation. Ce rôle immunomodulateur du nerf vague peut également avoir des conséquences sur la modulation des fonctions cérébrales et de l’humeur. (voir l’étude)
Amélioration de la fonction des neurones sérotonine et norépinéphrine de rat par stimulation soutenue du nerf vague
La stimulation du nerf vague augmente initialement l’activité de déclenchement et le modèle des neurones NE et par la suite ceux des neurones 5-HT, vraisemblablement comme un effet en cascade via les adrénorécepteurs alpha (1) -postsynaptiques. À ce jour, la stimulation du nerf vague semble être un traitement antidépresseur unique augmentant la transmission de la 5-HT et améliorant l’activité de déclenchement des neurones NE. Ces effets pourraient contribuer à l’efficacité de la stimulation du nerf vague dans la dépression résistante au traitement. (Voir l’étude)
La psychobiologie de la dépression et la résilience au stress
Les facteurs psychosociaux associés à la dépression et / ou à la résilience au stress comprennent les émotions positives et l’optimisme, l’humour, la flexibilité cognitive, style explicatif cognitif et réévaluation, acceptation, religion / spiritualité, altruisme, soutien social, modèles de rôle, style d’adaptation, exercice, capacité à se remettre d’événements négatifs et inoculation du stress.(voir l’étude)
Mécanismes descendants et ascendants en médecine corps-esprit: développement d’un cadre d’intégration pour la recherche psychophysiologique
Il est devenu de plus en plus évident que les interactions bidirectionnelles («de haut en bas et de bas en haut») entre le cerveau et les tissus périphériques, y compris les systèmes cardiovasculaire et immunitaire, contribuent à la fois à la santé mentale et physique. Les thérapies visant à traiter les liens fonctionnels entre l’esprit / cerveau et le corps peuvent être particulièrement efficaces pour traiter la gamme de symptômes associés à de nombreuses maladies chroniques. (voir l’étude)
Soutien social et résilience au stress
De nombreuses études indiquent que le soutien social est essentiel au maintien de la santé physique et psychologique. Les conséquences néfastes d’un mauvais soutien social et les effets protecteurs d’un bon soutien social en cas de maladie mentale ont été bien documentés. Le soutien social peut modérer les vulnérabilités génétiques et environnementales et conférer une résilience au stress, éventuellement via ses effets sur le système hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien (HPA), le système noradrénergique et les voies centrales de l’ocytocine.(voir l’étude)
Souffle de vie: le modèle de stimulation respiratoire vagale de l’activité contemplative
Nous proposons un modèle neurophysiologique qui explique comment ces styles de respiration spécifiques pourraient fonctionner, en stimulant le nerf vagal de manière phasique et tonique: stimulation du nerf vagal respiratoire (rVNS). Le nerf vagal, en tant que promoteur du système nerveux parasympathique (SNP), est le principal candidat pour expliquer les effets des pratiques contemplatives sur la santé, la santé mentale et la cognition.(voir l’étude)
Le burn-out et le rôle de l’hypnose
Vous êtes ici : Hypnose bordeaux > José Colleatte > Le burn-out et le rôle de l'hypnoseLe burn-outLe burn-out concerne de plus en plus de pression dans nos sociétés modernes. La perte de sens, la pression sociale dans un monde de plus en plus incertains sont des...
Hypnose et traumatismes complexes
La recherche commence à démontrer qu’il est considérablement plus répandu que le syndrome de syndrome de stress post traumatique plus circonscrit décrit dans le DSM. Sur cette base, nous discutons des raisons pour lesquelles le traitement hypnotique structuré est particulièrement bien adapté pour le syndrome post traumatique complexe
Thérapie sensorimotrice selon Pat Ogden
Avant que le diagnostic du trouble de stress post-traumatique ne soit inclus dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), le Dr Ogden a reconnu de première main la façon dont beaucoup de ses patients étaient à la merci de reviviscence du passé, et que les méthodes de traitement actuelles ne semblaient déclencher que des rappels traumatisants. Reconnaissant le lien entre le corps et les problèmes psychologiques, elle a commencé à former les fondations de psychothérapie sensorimotrice
Le rôle de la thérapie EMDR selon Shapiro
Dans une publication de 2014, Francine shapiro explique qu’un corpus substantiel de recherches montre que les expériences de vie défavorables contribuent à la fois à la pathologie psychologique et biomédicale. La thérapie de désensibilisation et de retraitement des mouvements oculaires (EMDR) est un traitement validé empiriquement pour les traumatismes, y compris les expériences de vie négatives couramment présentes dans la pratique médicale.
Gérer le stress avec l’hypnose
La gestion du stress est une demande très forte en cabinet. Vouloir baisser son niveau de stress, mieux appréhender des situations de stress chronique, voire en sortir, font régulièrement parti du travail en hypnose.
Gérer les émotions avec l’hypnose
Si certaines personnes cherchent à libérer des émotions, d’autres souhaitent mieux les maitriser, les contrôler afin de retrouver un équilibre, une sérénité dans les actes de vie au quotidien.